Editorial
Désolé pour le retard, ma semaine a été chargée et bousculée. En plus, l'actualité est particulièrement riche et elle me touche personnellement.Alors, bien sûr, il y a eu l'annonce tant attendu des produits "Made by Google". D'une part il n'y a eu aucune vraie surprise, mais surtout l'annonce de l'arrêt de Google Plus fait plus de bruit. Et pendant le même temps, se tenait la conférence Google Cloud Next 18 à Londres, d'une toute autre importance pour la firme de Mountain View.
La fin de Google+
Ceux qui me connaissent bien le savent, je suis tout particulièrement attaché à Google+. Je n'ai jamais accroché à ma mode des "réseaux sociaux" qui s'est développée il y a un peu moins de quinze ans. Jusqu'à ce que Google ne s'amuse avec Waves et Buzz. Et j'ai beaucoup participé à Buzz (Voir GoingBuzz). Alors, quand Google a basculé vers Google+, j'ai suivi, un peu dégoutté, mais émerveillé par la puissance du système et bluffé par l'ambition du projet. Google+ offrait alors un nouveau paradigme, avec un premier lieu, les cercle ; le moyen simple d'avoir un usage d'internet collectif ET privé à la fois. Très peu ont utilisé cette méthode, par paraisse peut-être. Tout est-il que malgré des fonctions ajoutées et supprimées, la première année était un vrai bonheur : on pourrait rencontrer et échanger sur ses sujets favoris avec des personnes passionnantes du monde entier. Des stars y ont mis leurs contenus, trouvant des millions d'abonnés. Les entreprises y créaient leurs profil, pour leur communication commerciale "soft". Mais surtout, il y avait une règle simple à énoncer, beaucoup dure à appliquer : pas de pseudo.
Malheureusement, la direction générale de Google de l'époque, Sergey et Larry, se sont fait avoir par cette ambiance, et ont voulu grossir trop vite : pseudo autorisés, profil G+ créé automatiquement, ou obligatoire pour commenter sur YouTube ... J'imagine que Vic Gundotra, le père de la plateforme, s'est opposé à cette politique, mettant son poste en jeu. Je vois très bien Sergey et Larry lui proposer de le "libérer de ses fonctions" avec une prime qui ne se refuse pas si le produit attend le milliard d'utilisateur dans un temps donné, car Vic a annoncé son départ très peu de temps après que Google se soit réjoui d'avoir réaliser cette exploit. Mais à quel prix ? Au prix du spam et d'une dégradation brutale de la qualité des échanges. Privé de son concepteur, Google+ a stagné. En stagnant, Google+ a perdu ses ingénieurs, alors que le produit souffrait encore de sa naissance frénétique, de trop nombreux ajouts et n'était pas totalement stable.
Il y a trois ans, au vu du désastre, la nouvelle direction de Google a cru pouvoir le faire revivre par une simple refonte graphique, mais en enlevant tout ce qui gène. Il est clair que l'équipe chargée de cette tâche ne connaissait rien au produit. Vus les absurdités faites sur l'interface présentée en béta, j'imagine les "conneries" faites sur l'API ou la structure de donnée. Autant la révélation de la vulnérabilité de son API ne m'a pas surpris, la sachant pourrie depuis presque le début, autant cette raison n'est pour moi qu'une bonne excuse, qui détourne les critiques qui pourraient être formulés contre la gestion et les décisions désastreuses des créateurs de Google, pour ce produit.
Connaissant très bien Google, je peux vous dire que Google ne peux pas être bon dans le "Social" car ils considèrent que la seule société qui compte c'est l'entreprise. Avec la disparition des autres produits grands public comme Inbox ou goo.gl, c'est une nouvelle démonstration que les utilisateurs gratuits servent de cobayes pour mettre au point les produits professionnels.
Alors, après ça, qui va en bénéficier et qui va en pâtir ? Je pense que les gagnants sont les réseaux professionnels qui valident et mettent bien en avant le profil de meurs membres. Les perdants sont les "réseaux sociaux à la mode" qui vont récupérer tous le spam de G+, et qui ont perdu globalement encore plus de crédibilité. Le Web, avec le mail, les forums et toutes les messageries instantanées qui n'ont jamais été inventées, est social par essence ; et donc l'ajout du sticker "social" sur n'importe quel service en ligne m'a toujours semblé suspect.
Ref : Siècle digital et Presse citron
Made by Google
Je le dis tout de suite, je ne m'attendais pas à grand chose et j'ai été déçu doublement. Tout d'abord les téléphones Pixel 3 et 3 XL sont très chers et apportent très peu en plus par rapport à la version précédente ou à la concurrence. Pour preuve, Google n'a pas parlé de leurs spécifications techniques pour s'épancher des fonctions, certes originales, mais assez gadgets pour l'utilisateur moyen. C'est un peu le logiciel du téléphone de demain dans le téléphone d'hier. Ils vont trop vite dans leurs tête chez Google ! Bon, néanmoins pour les aficionados, ces téléphones sont disponibles en France pour la première fois, en décommande, de 860€ à 1060€ à cette adresse : https://store.google.com/ Par contre, les Pixel 3 auront aux USA la fonction Screen Call, qui ferra répondre au appels téléphones par une IA pour vous ; finit le télémarketing, mais pas en France.
Mais en plus, lors cette annonce, Google a aussi présenté un Home Hub, pas terrible : un petit Google Home avec un écran mais sans caméra. Je trouve que Lenovo fait bien mieux dans le domaine. Ils ont également présenté un appareil un peu d'un nouveau genre, en tout cas pour Google, une tablette sous ChromeOS avec un clavier très ergonomique qui le transforme presque en portable. Et un stylet numérique la complète, le même que pour le Pixelbook mais dans une nouvelle couleur. La tablette est à 600$, le clavier à 200$ et le stylet à 100$. C'est pas donné pour un Chromebook, mais la machine est très stylée et semble avoir réussi l’hybridation des genres car avec ses ports USB C elle peut aussi être un outil de travail "sur le bureau" en y branchant écran, clavier et souris. Malheureusement, tout cela ne serra pas disponible en France.
Enfin, je ne comprends pas pourquoi ils ont parlé de Nest qui ne proposait aucun nouveau produit alors que la nouvelle version, la troisième, du ChromeCast vient de sortir.
Ref : Conférence à New York (traduction possible par les sous-titres), communiqué Google Slate (en Anglais), communiqué Pixel 3 (en Anglais)
Couverture presse
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